De ce point de vue, les grandes études menées en Afrique mais aussi, plus récemment, en Allemagne sont plutôt rassurantes. Mais les chercheurs ne sont pas tous du même avis.
Il y a quelques années, une étude sud-coréenne révélait que la moitié des hommes circoncis après l’âge de 20 ans rapportaient une réduction du plaisir obtenu lors de la masturbation alors que 8 % notaient une augmentation. En outre, 6 % considéraient que leur vie sexuelle s’était améliorée mais 20 % qu’elle s’était détériorée.
En février 2012, l’équipe du département d’urologie de l’université de Gand, en Belgique, invitaient les hommes à envisager avec prudence la circoncision selon l’âge. Dans leur étude, les hommes circoncis pendant l’adolescence étaient en effet moins nombreux à déclarer éprouver du plaisir sexuel au niveau du gland que ceux circoncis avant la puberté. Ils étaient aussi plus nombreux à se plaindre d’inconfort, de sensations étranges, voire de douleurs au niveau de la hampe de la verge.
L’existence d’un moment idéal pour pratiquer la circoncision est cependant discutable car, sur des critères plus larges concernant la satisfaction sexuelle, une étude des Pr Hosseini et Mohseni, de l’université de Téhéran, publiée en 2011, ne trouvait aucune différence entre une circoncision avant ou après 18 ans.
Face à ces données contradictoires, une métanalyse effectuée par les équipes des universités de Sidney et de Washington a repris tous les articles publiés sur ce sujet dans les revues scientifiques internationales. En rassemblant les données, elle conclue dans un article à paraître dans le Journal of Sexual Medicine que, contrairement aux études à la méthodologie fragile, les travaux de bonne qualité convergent tous pour montrer que la circoncision n’a pas d’impacts négatifs sur la fonction sexuelle (par exemple, la fréquence de l’éjaculation prématurée), la sensibilité, les sensations et la satisfaction sexuelle.
Docteur Denis Bretheau